#18 Relocaliser en France la production de gourdes en inox
Interview de Pierre Tucoulat fondateur de Zeste.
Dans la série “les copains ont du talent”, après les interviews de Valentin de “la falaise qui rougit” et de Gonzague pour Uzaje, je vous présente Pierre Tucoulat fondateur de Zeste. J’ai connu Pierre au Wagon en 2015, j’ai suivi la création de Zeste et offert des gourdes à toute ma famille pour soutenir sa campagne de lancement sur Ulule. 😂
Bonjour Pierre, peux-tu te présenter ?
Oui ! Je m’appelle Pierre Tucoulat, j’ai 35 ans, je suis marié et papa d’une petite fille. Côté pro, avant de lancer Zeste j’ai plutôt travaillé dans le digital pour différentes structures (pure players, enseignes de la grande distrib etc) sur des fonctions sales et marketing.
Tu es le fondateur de Zeste, mais c’est quoi ?
Zeste c’est une marque qui vise à proposer des produits responsables, durables et indispensables. Pour rentrer un peu plus dans le concret, nous sommes aujourd’hui la seule marque à faire des gourdes en inox made in France. Nous nous adressons bien sûr aux particuliers mais aussi aux professionnels qui souhaitent équiper leurs collaborateurs en contenants réutilisables et faire graver avec leur logo les gourdes Zeste.
Pourquoi ce nom ? C’est quoi l’image de marque que tu veux dégager ?
Ce nom a été choisi par notre communauté parmi des propositions que l’on avait pu faire. On a en effet une communauté de personnes très actives qui suivent le projet et qui donnent leur avis sur tout. Ces personnes ont par exemple choisi le nom de la marque, le logo, les premières formes de bouteilles, les couleurs de bouchons. Bref on les sollicite sur tout. Pour revenir à la question initiale, on voulait un nom assez libre, plutôt pop, non culpabilisant, un nom qui puisse nous laisser un champ assez libre en termes de territoire de marque.
Quelles sont les valeurs de ton projet ?
Nous sommes une structure de l’ESS (économie sociale et solidaire) et avons un certain nombre de principes-clefs inscrits dans nos statuts. Parmi les choses qui guident l’entreprise depuis le début, il y a la volonté de proposer des alternatives plus responsables et durables à certains produits de consommation courante (en l’occurrence on a commencé par les gourdes en inox) mais aussi valoriser les partenaires locaux qui travaillent avec nous du design à la production. C’est pourquoi nous donnons le nom de nos lieux de production et vous pouvez retrouver sur nos fiches produits les photos de nos designers.
Tu es le seul associé ? Quel a été l’élément déclencheur ?
Oui je suis le seul associé, l’élément déclencheur a été le moment où je me suis rendu compte que toutes les gourdes en inox étaient produites en Chine et, ce, quelle que soit la marque. En tant que consommateur de produits zéro déchet ça me semblait aberrant de ne rien savoir sur la fabrication de ce type de produit et en creusant je me suis rendu compte que ces produits faisaient le tour du monde avant d’arriver en France.
Quel était le pitch de départ ? ça a beaucoup changé ?
Non le pitch de départ n’a pas changé par rapport à maintenant, le but a toujours été de relocaliser en France la production de gourdes en inox.
Raconte-nous un peu ta première année ?
Une première année de galérien 😉. Il a fallu chercher des partenaires industriels et ça a été la principale difficulté. J’ai du coup fait beaucoup de visites d’usines, d’appels, de mails sans réponse. En parallèle, le travail sur le design s’est fait assez vite, du coup la différence entre les deux a été assez frustrante. Comme je venais du monde du digital j’avais l’habitude d’aller assez vite et il a fallu m’adapter aux contraintes industrielles qui sont un peu plus longues à surmonter.
Raconte-nous ton premier succès ?
La campagne ulule lors de laquelle nous avons vu un réel engouement car c’est quasiment 1000 personnes qui ont soutenu le projet (en 1 mois) et nous ont donné l’élan nécessaire pour lancer notre première production. Ça a été assez exceptionnel !
Ton premier échec ?
Le covid. Comme toutes les entreprises être confronté à l’arrêt total des usines mais aussi à l’absence de débouchés commerciaux a été très très compliqué moralement.
C’est quoi ce qui a été le plus dur pour toi ?
Je pense que c’est globalement les éléments externes que nous connaissons tous depuis 2020 : le covid et maintenant la hausse importante des prix des matières premières qui viennent sans cesse challenger notre modèle économique. Mais bon, on a survécu à ces tumultes, on se dit du coup que l’on est prêts à affronter n’importe quoi !
Comment tu t’es financé ?
De manière indépendante : via mon épargne personnelle (j’ai mis toutes mes économies dans ce projet) et grâce à des prêts bancaires.
Peux-tu donner aux lecteurs un conseil “actionnable” ?
Testez votre produit et votre marché que vous soyez sur des produits digitaux comme physiques. N’ayez pas peur d’itérer sur des produits physiques, personne ne vous le reprochera.
Merci à Pierre pour cet interview. Si vous voulez en savoir plus sur Zeste, n’hésitez pas à aller voir leur site : https://zeste.fr/
Si vous souhaitez intervenir, proposer un thème n’hésitez pas à m’envoyer un email. 52 grandit aussi grâce à vous !
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